PNoy sur les voyages à l’étranger : Pas de dîners à mille dollars. Parfois, ce ne sont que des hamburgers

Culture

Les voyages présidentiels à l’étranger ont acquis une mauvaise réputation. À l’époque de PNoy, cependant, se souvient son assistant proche, c’était un travail sérieux

RAF IGNACIO | 02 juil. 2021

[This essay first appeared as a post on the author’s Facebook page. Raf Ignacio was one of three close-in assistants of Benigno “Noynoy” Aquino Jr during his years as president.]

De tous les engagements, PNoy appréciait le moins les voyages à l’étranger. Il n’était pas fan des voyages, en particulier des vols long-courriers et des températures glaciales. Mais il savait qu’en tant que président, chef de la diplomatie du pays, il devait remplir ce rôle du mieux qu’il pouvait.

PNoy partage un moment léger avec ses rédacteurs de discours à bord d’un avion à destination des États-Unis, septembre 2014. Photo de Gil Nartea

PNoy a accordé une attention particulière à la liste des délégations, un registre de tous les voyageurs, y compris les secrétaires, le personnel, la sécurité, les médias et le protocole. PNoy rejette presque toujours la liste de délégation proposée, constatant qu’il y avait trop de monde. Il demanderait que nous rognions davantage la liste et donnions une raison pour laquelle chaque personne devrait figurer sur la liste. En conséquence, le nombre de personnes dans la délégation a diminué, mais cela signifiait que chaque membre de la délégation devait assumer plusieurs rôles.

Si le premier engagement commence à 9h00, PNoy serait généralement debout deux heures avant pour qu’il puisse prendre son petit-déjeuner et se préparer pour la journée. Le personnel devrait être prêt, vêtu de ses costumes, au moment où PNoy se réveille.

Sur sa table de petit-déjeuner, nous placions les newscaps (un résumé des gros titres) et le kit d’information pour chaque événement de la journée, soigneusement rangés les uns sur les autres par ordre chronologique.

Rencontre au In-N-Out Burger à San Francisco, 2014. Photo de Gil Nartea

Le personnel s’asseyait ensuite tranquillement dans un coin de la suite pour attendre les questions ou les modifications apportées aux discours. S’il n’y en a pas, ce qui est rarement le cas, nous pousserions un soupir de soulagement et croiserions les doigts pour une journée en douceur.

Lors de l’APEC 2010 à Yokohama, l’entourage de PNoy a rencontré des retards alors nous sommes arrivés à l’hôtel fatigués et affamés. PNoy voulait manger, mais il ne lui restait qu’une heure avant son prochain engagement. Pressé par le temps, PNoy a demandé au PSG d’acheter de la nourriture pour tout le monde au lieu de manger au restaurant. Comme nous étions au Japon, j’imaginais manger des sushis, sashimis et tempura comme premier repas, mais au bout de quelques minutes, le PSG est arrivé avec un gros sac rempli de burgers McDonald’s. Tout cela s’est passé à l’intérieur de la suite de PNoy, pas de médias ni d’invités extérieurs, juste la délégation.

Chaque voyage à l’étranger comprend généralement une rencontre avec la communauté philippine, la partie préférée du voyage de PNoy. Il aimait les événements Filcom car, contrairement aux réunions de gouvernement à gouvernement qui ont tendance à être rigides et formelles, ces rassemblements lui permettent de se connecter avec les gens de manière décontractée et détendue.

« Pasensya na ho et dadamihan ko ang mga kwento sa inyo. Hindi ko ho kasi alam kung kailan pa ako makakabalik dito », il dirait.

Ensuite, il continuait à partager des histoires, des blagues et de bonnes nouvelles sur les Philippines. Vous pouvez consulter des extraits de ces discours sur la chaîne YouTube de la RTVM.

Avec la communauté philippine en Espagne, septembre 2014. Photo de Gil Nartea

Tout au long du voyage, le rédacteur du discours et moi avons collecté des pépites de réalisations à inclure dans le discours d’arrivée de PNoy. L’objectif était de pouvoir donner à PNoy le brouillon peu de temps après notre décollage pour Manille afin qu’il puisse avoir suffisamment de temps pour réviser et éditer avant d’atterrir.

PNoy nous rappelle toujours que le discours d’arrivée est le discours le plus important du voyage car c’était sa chance de rendre compte des réalisations. Pour lui, les voyages à l’étranger sont une forme d’investissement de l’argent durement gagné du peuple philippin, nous avons donc le devoir de rendre compte des retours.

Les voyages à l’étranger ont le stigmate d’être un « junket », mais je ne l’ai jamais vu de cette façon lorsque j’ai pu voyager avec PNoy.